Espace et moment de liberté par excellence, le carnaval de Dunkerque, qui vit jusqu’à mardi ses Trois-Joyeuses, s’adapte à l’état d’urgence. Les différentes bandes de la ville, au premier chef celle de Dunkerque, qui a lieu ce dimanche, sont encadrées par une sécurité renforcée, et les parcours condensés.

Dans les jours qui ont suivi les attentats de Paris, la question s’est posée : le carnaval de Dunkerque allait-il être annulé ? D’autant qu’il allait tomber en plein état d’urgence. Rapidement, l’État a fait connaître son choix de ne pas l’interdire, mais sous conditions : la sécurité devait en être encore renforcée. Charge aux organisateurs (les villes pour les bandes, les associations pour les bals) de mettre les moyens à la hauteur de l’exigence posée par l’État.

Périmètre contrôlé

À Dunkerque, la ville a décidé de resserrer fortement le parcours des bandes de ses différents quartiers. Ce dimanche, celle de Dunkerque restera confinée dans les rues du centre-ville (lire ci-dessous).

 

En réduisant le parcours, la ville peut l’inscrire dans un périmètre de sécurité barriéré depuis tôt ce matin et d’où tous les véhicules seront évacués. D’habitude, carnavaleux comme curieux accèdent au défilé librement. Ce dimanche, chacun sera contrôlé. À chacun des vingt-sept points d’entrée possible, des agents de sécurité fouilleront tous ceux qui veulent entrer dans le périmètre. Ils saisiront tout objet dangereux (couteaux, etc.). Les armes factices sont interdites, pour éviter toute confusion, comme le sont, dans les bals, les lâchers de ballons de baudruche, les effets pyrotechniques, les pétards, bref tout ce qui peut créer un mouvement de panique.

Rigueur aussi du côté des déguisements. Chaque année, un arrêté interdit en théorie le port de tenues militaires ou religieuses qui sont finalement tolérées. Cette année, ceux qui en seront revêtus pourront se voir interdire l’accès à la bande, là encore dans l’esprit d’éviter toute confusion ou toute provocation.

Des événements autour de la bande sont aussi annulés  : la chapelle organisée par la mairie le matin, et celle des pompiers en début d’après-midi.

Des moyens en plus

Le contrôle du périmètre va mobiliser 145 agents de sécurité privés, «  30 % de plus que d’habitude  », compte la ville. Neuf caméras nomades seront « positionnées sur des emplacements stratégiques. Les images seront suivies en direct par des agents spécialement missionnés  », indique le maire Patrice Vergriete. L’hôpital est en pré-alerte et une équipe supplémentaire du SMUR mobilisée.

Cette sécurité renforcée représente un budget : 40 000 € pour la ville de Dunkerque pour l’ensemble de ses bandes. «  La sécurité a un coût, mais pas de prix », juge le maire de Dunkerque.

Par La Voix du Nord | Publié le 07/02/2016